Il existe de très nombreux outils de test de la "webperformance" de vos pages et de votre site : PageSpeed Insight, Analytics, Pingdom Tools, Dareboost, WebPageTest, etc. Mais chacun effectue des tests "à sa manière" et, pour interpréter leurs résultats, il est réellement nécessaire de bien comprendre leur fonctionnement et surtout quelles sont les données mesurées. Car vous risquez sinon de passer un temps fou sur un point très spécifique sans avoir pourtant de résultats tangibles par la suite. Explications...
Les performances des sites web sont liées de façon de plus en plus intime avec le SEO, qui lui-même évolue de jour en jour pour répondre à des exigences liées à l’expérience utilisateur. Le passage à l’index mobile-first demande aux référenceurs d’être encore plus attentifs aux notions de Web Performance pour servir des pages rapidement aux utilisateurs.
Il existe une large palette d’outils permettant de mesurer la performance d'un site web, mais il est parfois nécessaire de prendre un peu de hauteur par rapport à ces outils, pour mieux comprendre leur fonctionnement, et ne pas entirer de conclusions trop hâtives…
Faisons d’abord le point sur deux grandes familles d’outils : les outils de « Real User Monitoring » (RUM), et les outils de « Synthetic Monitoring ».
Les outils RUM
Les outils de Real User Monitoring permettent de récupérer des informations liées à la navigation des internautes. Ces données sont donc très intéressantes car elles permettent d’avoir une vision réelle du rendu côté utilisateur, grâce à un panel. Parmi ces outils, nous pouvons citer « Google Analytics » via son onglet « Temps de chargement des pages » :
Fig. 1. Temps de chargement moyen des pages dans Google Analytics..
Plus précis par rapport aux KPI qu’il propose, l’outil Page Speed Insights (https://developers.google.com/speed/pagespeed/insights/) fournit également des données côté utilisateur issues du Chrome User Experience Report (CruX). Elles proviennent directement du navigateur Google Chrome et permettent de mieux comprendre ce qui se passe du côté du navigateur de l’utilisateur. L’agrégation de ces données permet également de tenir compte de différents emplacements géographiques (en opposition aux outils de Synthetic Monitoring).
Les KPI sont nombreux à ce niveau : Entre l’apparition des premiers éléments d’une page Web (FCP = First Contentfull Paint), l’apparition de la majeure partie des éléments au-dessus de la ligne de flottaison (FMP = First Meaning Paint), mais également le temps que l’internaute devra attendre pour interagir entre sa première action et la réponse de la page relative à son action (FID = First Input Delay)…
Fig. 2. Indicateurs de performance proposés par le Chrome User Experience Report. Source : Google.
L’inconvénient de cet outil est qu’il ne propose pas d’informations pour toutes les pages Web. Il est en effet nécessaire d’agréger un nombre important de données pour que celles-ci soient représentatives. Exemple pour une page peu populaire :
Fig. 3. Absence de données du Chrome User Experience Report (CruX) pour une page donnée.
Aymeric Bouillat, Consultant SEO senior chez Novalem (https://www.novalem.fr/)