La rédaction d'un texte est souvent une tache complexe. Et elle l'est encore plus lorsqu'on désire que ce contenu soit compris et analysé avec succès par des moteurs de recherche comme Google. Dans cet article, Christian Méline nous explique le concept des metamots, sous la forme d'une empreinte de mots précis ou lexies, qui permettent d'expliquer un concept, une thématique donnée. Et expose quelques outils qui vous aideront dans vos recherches...

Par Christian Méline


Que cherche l’internaute ? Que s’attend-il à trouver derrière un résultat de recherche ou derrière un lien sur votre site ? Tout part de ce clic et de ce que celui-ci apportera. Ce clic doit en tout cas satisfaire l’internaute… « Tout clic doit produire un enrichissement. » Comment alors se donner les chances de satisfaire cette attente ?

Lors de la rédaction de contenu, on se focalise toujours sur la page elle-même. Ensuite, on va faire des liens, souvent un peu n’importe comment. On se dit : « Allez, j’ai un mot-clé ici, vers quelle autre page de mon site pourrais-je le faire pointer ? » Est-ce vraiment cela le maillage interne ?

Savez-vous que Google essaye lui aussi d’évaluer la satisfaction qu’aura l’internaute derrière chaque clic réalisé dans vos pages ?

C’est pour vous aider à réaliser le maillage quasi idéal que nous avons, avec Sylvain Deauré, ajouté quelques fonctionnalités au site Cocon.se dont il a déjà été question dans cette lettre.

Cet article se décompose en deux parties : (la deuxième sera dans le prochain numéro de cette lettre).
• Comment satisfaire un internaute venant d’un résultat de recherche ? Quel contenu lui proposer ?
• Comment satisfaire un internaute naviguant via les liens de votre maillage interne ?

N’oubliez pas que Google va également chercher à savoir si vous allez satisfaire vos internautes ! Gardez cela à l'esprit durant toute la lecture de cet article…

Au cœur de la stratégie sont les metamots…

Explicitons le concept de metamot par la métaphore : imaginez que vous regardiez de très loin, en rase campagne, un petit point au loin, d’une couleur qui tranche avec le reste du paysage. Est-ce une maison ? Un village entier ? Ou tout autre chose ? Vous ne pouvez pas reconnaître visuellement ce dont il s’agit car, à cette distance, vous avez juste comme information une tache de couleur différente du reste du paysage. Voyons deux des possibilités :
• Vous passez souvent par ici et connaissant ce que vous cherchez, vous savez que cette tache de couleur est l’endroit où vous voulez aller. Nul besoin alors de compléter par d’autres informations : vous êtes en terrain connu. Votre cerveau complète ces informations avec des notions de connaissance, de confiance, de certitude, d’habitude… Finalement, la plupart des informations proviennent de votre expérience plus que d’une découverte.
• Vous ne connaissez pas l’endroit où vous êtes, mais vous en connaissez d’autres analogues. Éventuellement, vous savez que, par là-bas, il y a une ville. Il se trouve que justement, c’est une ville précise que vous cherchez… Alors, pouvez-vous parier là-dessus ? Il y a beaucoup de suppositions, mais d’un côté, l’absence d’alternative est également à prendre en compte dans la confiance que vous pouvez avoir. Ici, les informations complétant l’observation de départ ont un caractère que l’on qualifierait de flou et d’incertain (ce qui n’a rien à voir avec des notions de probabilités). Mais chaque élément, même flou, chaque contradiction, sont une information que votre cerveau mettra en œuvre pour guider vos pas. Nous pouvons dire qu’il y a ici un faisceau d’indices. Ces indices mis ensemble, mais aussi l’impossibilité d’une solution différente forment un ensemble complexe : chaque indice pris isolément n’a aucune valeur, mais s’ils font partie de vos expériences passées analogue à votre situation présente, ils constituent une empreinte que votre cerveau saura reconnaître comme un tout digne de confiance.

Chaque fois que l’internaute clique sur un « lien-découverte », il se retrouve entre ces deux situations. Vous devez donc fournir de votre côté l’empreinte nécessaire qui lui donnera confiance. Comme nous sommes sur le Web, en mode contenu écrit, c’est par les mots que le message passera (ainsi que par sa mise en forme). L’empreinte, constituée de mots précis (lexies), est nommée metamot. La non-utilisation de « lexies-ennemis », de son côté, interdira la présence d’une autre solution qui affaiblirait votre démarche.

Les metamots, un peu de théorie...

Un metamot est une empreinte, l’empreinte de l’expression-clé la plus probable qui sera tapée par l’internaute pour trouver votre contenu. Il ne s’agit pas à proprement parlé de co-occurrences. En effet, le principe même des co-occurrences est de trouver des termes qui reviennent souvent dans un ensemble de pages. Mais il y a une faiblesse dans cette approche : si un terme apparait dans 50% des pages, un autre également dans 50% des pages, mais pas sur les mêmes 50%, comment être sûr que ces termes peuvent être mis ensemble dans une même page ? D'une certaine façon, les co-occurrences se basent sur le corpus entier, mais les metamots étudient les pages elles-mêmes. Cela permet, de ce fait, de retrouver l'attirance des lexies (voir plus bas). En pratique, les listes de termes à utiliser sont assez différentes entre les deux méthodes.

Voici comment cela fonctionne : derrière chaque expression-clé tapée par un internaute se cache son intention de recherche. Que veut-il ? Pour quand ? Sous quelle forme ? Est-ce de l’information ? Un objet ? Jusqu’à quel point faut-il parler du sujet que l’on a envie d’aborder ? Qui est-il ?

Ce qui va intéresser globalement les internautes peut être identifié par un ensemble de lexies qui doivent être placées ensemble dans votre contenu. Toutes ces lexies n’ont pas la même attirance et les lexies ennemies doivent être évitées.
Dès lors que vous connaissez votre sujet et que vous avez les bonnes lexies, il devient enfantin de rédiger une page qui plaît tout en faisant mouche.

En règle générale, les 12 à 15 premières lexies de son metamot suffisent amplement à qualifier le contenu de votre page.


Fig. 1. Le metamot de « Algorithmes évolutionnistes » sous forme de nuage.


Fig. 2. Le metamot de « Algorithmes évolutionnistes » en valeurs (les valeurs sont les attirances de chaque lexie).

Les metamots en SaaS, sur le site Cocon.se

Après avoir proposé durant des mois les metamots sous forme de prestation (à la chaine, il faut bien le dire !), nous avons finalement porté durant l’été 2016, les metamots en SaaS sur le site cocon.se.

De nombreuses fonctionnalités de visualisations ont ainsi été apportées dans la version SaaS, et l’analyse devient alors plus parlante :
• Support de 34 versions françaises à travers le monde et de 103 versions anglaises ;
• Graphes interactifs vous permettant de voir le parcours des lexies dans votre thématique ;
• Analyse de vos pages versus les pages de vos concurrents ;
• Possibilité de vérifier l’optimisation de vos pages après correction ;
• Préconisations d’optimisation ;
• Importance et rôle de chaque lexie ;
• Et plusieurs fonctionnalités pour pouvoir faire un maillage interne efficace ou un cocon sémantique.

Des démos sont visibles sur l'adresse self.cocon.se après avoir créé gratuitement son compte.

La Logique Floue derrière les metamots

L’euristique des metamots utilise la logique floue. Celle-ci nous a semblé parfaite pour naviguer dans un univers intentionnel.

Les lexies d’un metamot ont chacune leur attirance, mais il faut surtout qu’elles fassent corps ensemble. Il faut éviter, notamment, les lexies qui ne doivent pas se retrouver ensemble dans une même page.

Ces deux principes se retrouvent, comme par hasard, dans un brevet de Google validé en septembre 2016 sur les vecteurs de contexte (et notre cher Google utilise également le terme « attirance » !!)…

Pour gérer cela, nous avons « inventé » un outil mathématique que nous nommons « ensemble diffus » qui s’éloigne assez fortement du concept d’ensemble flou de la théorie de la logique floue. Une particularité des ensembles diffus est que ces ensembles ont une existence « incertaine », mais que l’on peut aussi y tracer des graphes. Comme il s'agit d'un concept personnel, nous ne rentrerons pas dans les détails ici.

Cette euristique permet de créer un metamot, issu d’un corpus de 100 pages, en moins de 2 secondes sur une machine « normale ». Ceci est donc très rapide (mais cela n’a pas été rapide à développer !).

Notez que l’algorithme des metamots fait l’objet d’une propriété intellectuelle dont l’IDDN est le suivant : IDDN.FR.001.360004.000.S.P.2016.000.30000

Passons à l’action...

Les langues

Actuellement, l'outil supporte les langues françaises et anglaises. En fait, comme il n’est pas possible de réduire l’internaute à sa seule langue, les préoccupations de ceux-ci différant d’un pays à l’autre, nous avons donc développé le système pour qu’il sache écouter le web localement. Les metamots sont donc en phase avec le marché visé.

Vous avez, à ce jour, 34 régions françaises et 103 régions anglaises disponibles.

Vous choisissez la langue, puis le pays :


Fig. 3. Choix de la langue et du pays.


Fig. 4. Choix de la langue et du pays.

L’optimisation

L’optimisation, ici, est à prendre sous un angle non SEO. Là où, autrefois, vous aviez parfois tendance à marteler avec insistance les mots-clés, comme si les internautes et Google étaient sourds, vous allez ici davantage jouer sur l’équilibre.
Si on peut faire une comparaison, imaginez que vous ayez une table à faire tenir sur un sol en pente. Vous voudrez adapter correctement la longueur de chaque pied pour que celle-ci soit en équilibre stable. Avec les metamots, ce rôle est tenu par les lexies qu’il vous faut équilibrer pour que l’empreinte soit la plus fidèle possible, et l’équilibre le plus stable possible.

Il suffit de saisir dans l'outil le mot-clé que l'on veut travailler, celui qu'on pense le plus pertinent pour sa page. Par contre, comme on travaille sur la base de packs de mots-clé, il faut saisir une liste de x mots-clé (1 par ligne), où x dépend du pack choisi. Pour l'instant, x = 20, 50, 100 ou 200.

Tout part de ce que va taper l'internaute pressenti dans son moteur de recherche. Prenez l'expression qui vous semble la plus proche possible de ce que vous voulez dire. C'est cette expression sur laquelle va se faire la recherche du metamot.
L'idée va être de montrer tant à l'internaute qu'au moteur de recherche que vous répondez bien à la question posée.
Cela va s'opérer tant par la présence ou non de lexies précises, mais aussi de l'équilibre de leur utilisation dans vos pages.

Voici un billet qui montre comment éviter de se tromper d'expression :
http://www.referencement-naturel-white-hat.fr/maillage-cocon-semantique-builder-en-saas/


Fig. 5. Exemple de simulation si on pense faire 500 mots de contenu.

Quelles sont les lexies à utiliser ?

Toutes les lexies n’ont pas le même rôle dans un texte. Celles qui sont omniprésentes sont sans doute indispensables dans votre propos, mais ne permettent pas de vous démarquer. On voit que leurs attirances sont très élevées (dans l’exemple ci-dessous, figure 6 : 12 000 et 9 882). En principe, lorsqu’une attirance dépasse les 8 000, les lexies sont comme indissociables de votre sujet.

Les lexies qui ont une note entre 2 000 et 8 000 ont l’avantage de ne pas être trouvées dans toutes les pages, mais elles sont compatibles entre elles : vous pouvez les utiliser ensemble dans une page sans que cela ne pose problème.

Les lexies qui ont une attirance inférieure à 2000 peuvent, le cas échéant, compléter votre contenu, mais cela ne doit pas être votre priorité.

En pratique, il suffit de prendre les 12 ou 15 premières dans l’ordre et vous pouvez oublier les autres.


Fig. 6. Exemple de lexies pour Algorithmes évolutionnistes.

Mais, inévitablement, vous vous posez deux questions (au moins !) :
• Que faire pour les lexies qui ne correspondent pas à mon sujet ?
• Que faire si très peu de termes sont proposés dans le metamot, cas rare mais qui arrive ?

Que faire pour les lexies ne correspondant pas à mon sujet ?
Dans la vie réelle, les expressions peuvent avoir plusieurs significations. C’est la même chose sur le Web. Si un internaute tape une requête, Google le connaissant (si, si) va tenter de lui proposer des résultats conformes à sa demande. Les metamots révèlent ce que le moteur a identifié, aller contre est une prise de risque et sans doute l’assurance de rater sa cible…
Peut-être faut-il changer sa requête, ce sera plus simple que de demander aux internautes de changer de moteur de recherche !

Que faire si le metamot ne contient que très peu de propositions ?
Vous êtes sans doute sur une requête trop généraliste et on y parle de tout et de rien. Que dire ? Est-ce réellement là où vous voulez être ?

Les metamots, au-delà de la préparation du contenu qui convient, vous permettent également de bien choisir votre requête et d’être à peu près sûr de toucher votre public.

Tous les metamots ont-ils le même pouvoir de séduction ?

Non, bien sûr. Cela tient notamment au sujet abordé, à la « largeur sémantique » de votre sujet, et du passé de ce même sujet sur le web.

Nous avons tenté sur la figure 7 de mettre en forme les différences que vous pourrez constater parmi l’ensemble des metamots demandés. Dès lors qu’un metamot se distingue des autres, peut-être cela vaut-il la peine de s’en occuper en priorité ?

Chaque barre de l'histogramme correspond à un metamot. Cette valeur est reportée dans la liste juste en dessous.
Le potentiel vous donne des valeurs (indicatives) pour choisir par quelle page commencer (une page = un metamot). Plus le potentiel d'un metamot est élevé, plus vous pouvez espérer que celui-ci vous apportera quelque chose.


Fig. 7. Potentiel du pouvoir de séduction.

Voyage des lexies au sein de vos metamots

La vue interactive de la figure 8 vous permet de comprendre comment s’articulent les lexies et les metamots…

La vue d'ensemble regroupe sous la forme d'un graphe les différentes lexies caractéristiques d'un pack de metamots.
Les lexies communes sont alors mises en évidence, et permettent de rapprocher dans la représentation graphique les metamots qui s'attirent, en mettant en lumière les différentes intentions derrière les expressions.

En haut, à gauche, on peut voir un esseulé. Il faudra sans doute le « ranger » ailleurs sur votre site.


Fig. 8. Les lexies relient les metamots

Et le maillage interne ? Et les cocons sémantiques ?

La bonne nouvelle est que nous avons intégré au service cocon.se/metamots/ de quoi préparer votre maillage interne au plus près… mais aussi un « cocon-builder » qui vous permet de faire vous-même votre arborescence de cocon sémantique sans vous prendre la tête… Nous aborderons en détail ces fonctionnalités dans la partie 2 de cet article.

Note de l’auteur : Vous pouvez également voir l'outil YourTextGuru (https://yourtext.guru) qui propose une approche un peu différente, mais néanmoins intéressante.


Christian Méline
Editeur du site Réf-Nat WH (http://www.referencement-naturel-white-hat.fr/)