Cet article propose le "coup de gueule" du responsable d'un site web de petites annonces en Belgique contre ce qu'il estime être des pratiques de spamdexing (fraudes) dans les pages de résultats de Google, pratiques que le moteur de recherche ne combattrait pas assez à son goût. Une façon également de mettre le doigt sur certains usages et techniques d'optimisation de site qui peuvent parfois être détournés de leur objectif initial...

Licencié en Sciences Economiques à l'ULB (Université Libre de Bruxelles) en  1999, Frédéric Peters est le créateur du site PetitesAnnonces.be. Il nous a contacté pour nous raconter son histoire ainsi que ses différentes déconvenues en termes de spamdexing, que ce soit avec ses concurrents ou le moteur Google. Voici son récit, tel qu'il le raconte lui-même... Nous publions ce texte avec la réserve habituelle selon laquelle les faits qui y sont décrits restent sous l'entière responsabilité de leur auteur :

« Le spamdexing... Vous en avez déjà entendu parler... Mais je vous propose de découvrir les aspects pernicieux de ces techniques, et comment elles ont une conséquence directe sur vous et vos sites web. Tout d'abord, je voudrais comparer le spamdexing au dopage. Cela permettra de mieux comprendre la dynamique du peloton, et surtout répondre à une question de base, à savoir : "Pourquoi est ce que les gens se mettent à utiliser ces pratiques, sachant qu'elles sont interdites et illégales ?". La réponse est très simple : il suffit que quelques acteurs se mettent à tricher, et voilà que les autres sont obligés de tricher à leur tour au risque d'être relégués au-delà des 30 premiers résultats des moteurs de recherche... Tout comme pour le dopage, les limites du spamdexing sont parfois difficiles à définir. Je vais essayer de me focaliser sur la tête du peloton, ceux qui arrivent royalement en tête des résultats de recherche, de manière constante, quelle que soit le type de requête effectuée.

Leurs techniques évoluent en fonction de la capacité de Google à les dépister. La dernière en date, que Google est toujours incapable de détecter, est la multiplication des pages par alias de nom de domaines (ou sous-domaine) tels que :

mot-clef1.tricheur.com/mot-clef1-ville1

mot-clef1.tricheur.com/mot-clef1-ville2

mot-clef2.tricheur.com/mot-clef1-ville2, ...

Le résultat est ravageur puisqu'il conduit à une saturation des résultats et à la disparition du concurrent qui n'apparait plus dans les 30 premiers résultats.

Quelques exemples dans l'immobilier

Pour les besoins de la démonstration je me suis focalisé sur 4 requêtes : "maison à vendre", "maison à louer", "appartement à vendre", "appartement à louer" et j'ai observé les résultats dans les pages du moteur Google.be, notamment pour deux sites, eBay et Vivastreet :

Requête Positions Ebay Vivastreet Total Pourcentage
Appartement à louer 1 2 1    
  2 2 2    
  3 0 5    
    4 8 12 40,00%
           
Maison à louer 1 3 1    
  2 3 3    
  3 0 6    
    6 10 16 53,33%
           
Appartement a vendre 1 3 1    
  2 4 1    
  3 2 2    
    9 4 13 43,33%
           
Maison a vendre 1 2 0    
  2 5 0    
  3 3 3    
    10 3 13 43,33%

 

Et si l'on prend en compte tous les sites présents dans les 30 premiers résultats du moteur de recherche Google.be pour deux requêtes, soit "maison à louer" et "appartement à vendre" :

Répartition des sites visibles sur les 30 premiers résultats de Google pour la requête "maison à louer" :


Fichier PDF téléchargeable ici (la lettre Réacteur n'était à cette époque-là disponible que sous cette forme).