Fast arrive en France, avec Pascal Gayat comme éclaireur. Avant un article plus complet sur la technologie de Fast, qui sera disponible très bientôt dans la lettre "R&R", nous faisons le point sur l'implantation dans l'Hexagone de l'un des plus sûrs challengers de Google à l'heure actuelle !

- Pascal Gayat, bonjour. Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de la lettre "R&R" ?

J'ai 34 ans, et je suis le correspondant de Fast en France. Je suis titulaire d'une licence en information et communication, et je suis spécialisé dans l'implantation d'entreprises étrangères en France, principalement dans le secteur des NTIC et des nouveaux media. Je me suis intéressé fin 96 - début 97 à l'Internet et au marketing interactif en travaillant pour Softbank Interactive marketing (filiale d'un des actionnaires de Yahoo!). Dans ce cadre je me suis occupé de la mise en place des premiers accords publicitaires sur le marché français de sites et portails tels qu'Altavista, Lycos, Netscape et bien d'autres... Puis, j'ai participé à la création d'InterAd Sales Network, premier réseau publicitaire en ligne européen, nous étions 13 associés. En 1999 l'entreprise a été rachetée par 24/7 Média chez qui j'ai occupé le poste de Directeur Général pour la France puis pour l'Europe du Sud. Fin 2001, nous avons fusionné avec notre principal concurrent, RealMedia, et les routes des principaux membres du management se sont séparées en décembre dernier. Je me suis donc mis en recherche d'autres horizons à partir de décembre 2001. Et j'ai rencontré l'équipe de direction de Fast Search, à mon initiative. Cela tombait bien, car ils cherchaient un contact en France pour s'établir à moyen terme dans l'Hexagone. Cela a donc été une bonne opportunité pour les deux parties. Nous sommes tombés d'accord en mars 2002 et l'activité commerciale de "Fast en France" a débuté le 1er mai de cette année.

- Fast en quelques chiffres ?

L'entreprise a été créée en 1997 mais bénéficie de 10 ans de recherche en université.  Elle emploie 200 personnes dans le monde, avec un siège social à Oslo (Norvège) et des bureaux américains à Boston (US). Ses principaux clients sont eBay, Lycos, IBM (pour IBM.COM), FirstGov, le portail du gouvernement américain, etc. FAST en chiffres : c'est une entreprise qui a généré $36 M l'an dernier, qui a déjà vu se succéder 12 trimestres de croissance inébranlée au moment où certains de ses concurrents s'essoufflent. L'Ebitda est positif de $3,5 M sur le premier trimestre 2002 sur un chiffre d'affaires de $11,9 M. Si vous souhaitez un autre chiffre éloquent, nous avons mis en ligne cette semaine un index de 2,1 milliards de documents pour Alltheweb, notre laboratoire, détrônant Google. Nous sommes désormais sur le front de la recherche sur Internet l'index le plus exhaustif, le plus souvent actualisé et nous conservons une attention particulière sur les requêtes des internautes pour éviter un rapport quantité/qualité décevant. Notre index de news est aussi le plus actif avec plus de 3000 sources traitées en permanence et des temps de latence entre indexation et disponibilité à la recherche des documents de l'ordre de quelques dizaines de secondes.

- Quel est votre rôle en France ?

Mon rôle est mettre en place un réseau de distribution notamment de l'offre "Data Search" (http://www.fastsearch.com/products/enterprise/datasearch.asp) en France. L'offre "Data Search" fait partie des nombreux produits (http://www.fastsearch.com/products/) que nous proposons autour de la recherche d'information et c'est l'une des offres phares de la société à l'heure actuelle. Le produit DataSearch est en fait l'architecture globale de la solution d'indexation, de recherche et de filtrage d'information. Mon rôle est de déployer en France un réseau de partenaires et prescripteurs aussi développé que celui des autres pays phares de l'entreprise et de promouvoir les configurations à partir des expériences clients acquises dans ces pays.

Nos partenaires les plus importants dans ce sens sont actuellement BEA, BROADVISION, AT&T, IBM GLOBAL SERVICES, CHORDIANT.. Nous avons conquis près de 150 clients par leur intermédiaire.

- Quelle est la stratégie de Fast dans le Monde, en Europe et en France plus particulièrement ?

L'objectif a toujours été de démarrer "en douceur", en travaillant avec des clients privilégiés, des partenaires, pour faire évoluer nos produits dans le bon sens. Lycos a été notre partenaire pour la partie "Search", IBM pour la partie "Data Search", eBay pour les offres plus orientées vers le commerce électronique et Reuters pour l'actualité. L'entreprise bénéficie ensuite de ces retours clientèle pour proposer, dans un deuxième temps, des produits toujours plus adaptés au marché. Surtout, nous sommes des professionnels des outils de recherche, l'entreprise est constituée à 70% de gens de la R&D et de la production, nous ne dévions pas vers des problématiques de positionnement marketing ou de modèle économique lié à la publicité qui a fragilisé récemment nombreux de nos concurrents. Du coup, que constate-t-on ? Nous gagnons énormément de part de marché à l'heure actuelle et raflons des clients aux sociétés fragilisées par l'absence d'effort de R&D suffisants face aux nouvelles problématiques de la recherche sur internet. Notre cas de croissance est incontestable, nous avons ainsi été classés sixième du "European Technology Fast 500" (http://www.fast500europe.com/), classement des 500 entreprises technologiques européennes ayant eu la plus forte croissance sur trois ans, établi par la société Deloitte & Touche pour la période 1998-2000. Nous avons en effet annoncé une augmentation de notre CA de 5 728% sur cette période. Aucun autre outil de recherche ne se trouve dans ce classement. Notre but, dès le départ, n' a donc pas été de développer une grosse agressivité commerciale, mais d'y aller "petit à petit" en privilégiant les problématiques de nos clients.

En Europe, nous créons quasiment en même temps des structures en Italie, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Nous avons, en Europe, des contrats déjà signés et implémentés, notamment avec T-Online. En France, notre objectif est d'avoir 4 à 5 clients pour notre solution "Web Search" (comparable à ce que nous faisons avec Lycos) à la fin de l'année 2002.

Aujourd'hui, nos revenus viennent à 40% de l'offre "Web Search" (de type Lycos) et à 60% de l'offre "Data Search", en prévoyant dès cette année une plus forte augmentation de la part de cette deuxième composante.

Fichier PDF téléchargeable ici (la lettre Réacteur n'était à cette époque-là disponible que sous cette forme).