L'année 2001 se termine. Elle a connu de nombreux bouleversements dans le monde des outils de recherche. Pour effectuer un premier bilan des mois qui viennent de s'écouler, nous avons demandé à plusieurs acteurs du domaine du référencement de sites web (toutes les sociétés majeures du domaine ont accepté de répondre à nos questions, merci à elles) de répondre à trois questions :

Question 1 : L'année 2001 a été mouvementée dans le monde des outils de recherche et des acteurs du référencement. Quelle est votre vision globale des mois qui viennent de s'écouler dans le monde du référencement ? Comment qualifieriez-vous cette année : Transition ? Evolution ? Révolution ? Ou autre ?

Question 2 : L'année 2002 verra-t-elle, selon vous, l'avènement global des offres de soumission payante, référencement payant et positionnement payant de la part des outils de recherche ? Comment ces offres vont-elles, à votre avis, modifier le monde du référencement ? Ce métier connaîtra- t-il, d'après vous, d'autres évolutions dans l'année qui vient et si oui lesquelles ?

Question 3 : Un peu de prospective : Comment va, selon vous, évoluer le métier de référenceur dans les deux à trois années qui viennent ? Quelle sera, à votre avis, l'évolution la plus marquante dans ce domaine ? Et les freins éventuels les plus importants ?

Voici leurs réponses (encore merci à tous ceux qui ont joué le jeu et nous ont fait parvenir leur témoignage) :

Michel Fantin, Co-président, Netbooster (http://www.netbooster.com/) ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

1) 2001 a été une année à la fois de tâtonnements et de confirmation :
- Tâtonnements et transition, car, cherchant à pérenniser leur activité, les outils de recherche se sont mis en quête de nouvelles sources de revenus, et ont décidé les uns après les autres de tester différentes solutions susceptibles de générer un chiffre d'affaires qui vienne en complément des revenus publicitaires classiques (bandeaux, boutons, etc.). Après une période relativement confuse, le paysage semble s'organiser autour de deux points forts : soumissions payantes d'une part, avec l'instauration de frais techniques pour une prise en compte accélérée des dossiers et publi-

rédactionnels ou liens publicitaires au sein des résultats, d'autre part.
- Confirmation, car la prise de conscience de la part des outils de recherche de la légitimité du référencement comme un métier à part entière (illustrée notamment par les accords commerciaux passés par les outils avec les référenceurs) et du formidable potentiel de développement du marché (plusieurs milliards d'euros en perspective), a fantastiquement mis en avant notre corporation. A cet égard, on peut d'une certaine manière, considérer que le coup de projecteur des outils de recherche sur les référenceurs en a consacré le bien-fondé, tout en leur permettant d'offrir un service encore plus qualitatif. De cette manière, 2001 aura ainsi véritablement été l'année des référenceurs.

2) 2002 sera avant tout l'année du bilan pour toutes les offres payantes. Du montant de chiffre d'affaires généré dépendra l'avenir de ces options. Si elles perdurent, elles "boosteront" notre marché, mais ne modifieront en rien le monde du référencement.
La situation actuelle se rapproche significativement, dans son fonctionnement, de celui de la presse. Un journal est en effet composé d'une part, du rédactionnel, de la qualité duquel dépend le succès éditorial (et par conséquent le succès publicitaire), et d'autre part, de l'espace publicitaire. Ainsi, la présence ponctuelle de "publi-rédactionnels" bien identifiés dans un journal ne remet pas en question le modèle économique général de celui-ci. Au niveau des moteurs de recherche, cet équilibre vertueux ne peut continuer à exister dans cette forme que si les outils prennent soin, comme les internautes semblent continuer à le demander, de distinguer clairement les réponses pertinentes et la publicité (bandeau, boutons, liens sponsorisés, résultats payants d'Overture...), grâce à une signalétique bien particulière.

La soumission payante, quant à elle, constitue un réel atout pour les référenceurs, puisqu'elle leur permet de garantir à leurs clients une apparition plus rapide sur les outils de recherche et ainsi d'améliorer la qualité du service rendu. D'autre part, n'oublions pas qu'inscription payante ne rime pas avec position garantie. Le métier de référenceur voit là sa légitimité renforcée, puisqu'elle met l'accent sur la nécessité de faire appel à un professionnel du référencement pour apparaître en tête de liste des pages de résultats.

3) On peut faire le pari (les 4 années que NetBooster vient de vivre le démontrent), que quelles que soient les évolutions des outils de recherche, il y aura toujours nécessité :
- d'aider les Internautes à trouver l'information pertinente,
- d'aider les sites à apparaître sur les bonnes requêtes,

- d'aider les outils de recherche à conserver des bases de données "propres"...
... et donc, de faire appel aux référenceurs professionnels qui se situent au coeur de ces problématiques.
Il pourrait y avoir place pour 2 types d'acteurs :
- Les agences, qui distribueront sans véritable valeur ajoutée les prestations des outils de recherche (services d'inscriptions express, liens sponsorisés, espace publicitaires dans les pages de recherche). Ce métier, proche de celui d'une régie publicitaire, nécessitera des compétences relatives à l'analyse des cibles et des parts de marché des moteurs et des annuaires. Il y a fort à parier qu'une concentration aura lieu dans ce domaine et même que les régies intégrées des outils de recherche se partageront une partie du marché.
- Les sociétés de référencement et de visibilité, qui conserveront leur rôle incontournable dans le référencement professionnel. De surcroît, ainsi que la tendance actuelle semble l'annoncer, leur champ d'intervention se renforcera à travers la mise en place d'une véritable prestation de consulting, ainsi que par le développement d'outils toujours plus pointus pour garantir un meilleur référencement.

Fichier PDF téléchargeable ici (la lettre Réacteur n'était à cette époque-là disponible que sous cette forme).